Coronavirus, confinement et petites confidences…
Le confinement…
Jeudi 19 mars. Quatrième jour de confinement. Encore de nombreux sentiments mêlés dans nos têtes. La stupeur devant cette situation inédite et l’inquiétude face à la propagation du virus. La crainte pour nos proches, vulnérables ou âgés. La stupéfaction d’en être arrivés au confinement, les rues désertées. Et puis, l’aptitude de chacun à vivre autrement. A apprendre à lâcher prise et à se poser, pour certains. A tenter de s’organiser au mieux, pour d’autres, entre activité professionnelle qui continue et “école à la maison” à gérer… Et puis, résister à la solitude pour ceux qui vivent seuls et ont tant besoin de retrouver l’autre, ici ou là, chez les petits commerçants de la ville, pour une promenade dans la nature, pour boire un café sur le zinc…
Le confinement, une pause nécessaire…
On l’attendait… On savait qu’elle viendrait, cette pause imposée, cet arrêt obligatoire. Oui, on savait qu’il n’y avait pas d’autre choix pour tenter de protéger les plus faibles, les moins jeunes, ceux pour qui lutter pour gagner est difficile. Un confinement pour aider les soignants à faire leur travail, à ne pas recevoir trop de grands malades en même temps, à ne pas avoir à choisir qui sera soigné. Le plus jeune? Le père de famille? Comment supporter de faire un choix quand les lits et le matériel médical sont insuffisants pour la totalité? Comment vivre avec cela, alors qu’on a décidé de donner sa vie pour soigner et guérir? Si l’échec et la mort font partie de la vie du personnel soignant, l’impossibilité à soigner par manque de moyens, dans nos sociétés modernes et développées, doit être bien lourde à porter.
Un coronavirus dans nos vies…
Le monde tremble face à ce coronavirus, responsable du COVID-19. Pour la santé des hommes, pour l’économie aussi… Des hommes à genoux face à un virus. L’homme, le mammifère le plus développé, un cerveau de 1500 cm3, une physiologie extrêmement ingénieuse et 3,2 milliards de paires nucléotides dans son ADN. Face à lui, un virus, petite sphère de 80 à 150nm, contenant un ARN d’environ 30000 nucléotides, qui, comme tous les virus, a besoin d’un hôte pour exister, utilisant la machine cellulaire de celui-ci pour se multiplier. Un virus porteur d’excroissances qui rappellent une couronne, d’où son nom… Une couronne de roi qui gouverne le monde… Un roi qui n’avait jamais croisé la route d’un homme. Une chance absolue pour lui de ne rencontrer aucun anticorps dans nos organismes. Une peur légitime pour nous à l’idée qu’il faudra tous nous battre, en même temps, avec plus ou moins de succès et de nombreuses personnes hospitalisées…
De l’espoir…
Espérer que chacun prenne conscience de la nécessité de s’isoler pour mieux se retrouver plus tard. Espérer qu’ainsi le personnel médical pourra maintenir en vie le maximum d’entre nous. Croire que tout cela nous posera, un peu, dans nos vies trépidantes, non pas en terme d’activité mais en terme de conscience, de solidarité, d’ouverture d’esprit, de regard sur les autres. Envisager que cela nous ramène à l’essentiel. Ouvrir nos yeux pour nous rendre compte que la nature revit, par endroits, de ce confinement… et se rappeler que nous faisons tous partie de cette nature. Et, malgré le poids des tristesses et des difficultés engendrées par cet évènement, nous souhaiter de renaître, en hommes meilleurs…